1622-1642 Les théâtres autour du jeune Molière |
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¤ Jean POQUELIN, père de Molière, exerçait la charge de tapissier du Roi. Son fils eut également à tenir ce rôle pendant une très courte période qui lui permis de côtoyer LOUIS XIV avant de changer de voie.
Intérieur d'une boutique de tapissier au XVIIème siècle. Gravure sur cuivre de Robert BENARD
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¤ Son grand-père, ancien marchand de grains, l’avait pris en affection et chaque dimanche l’emmènait à la foire Saint-Germain. Jean-Baptiste, ravi, s’émerveille de ces spectacles et en a la tête pleine.
Molière enfant à la foire Saint-Germain. Gravure de Victor-Armand POIRSON (1859-1893)
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¤ Mais ce qu’il aime plus encore, c’est d’aller voir les saltimbanques du Marais et du Pont-Neuf. Il s’attarde devant les tréteaux, s’intéresse aux boniments des charlatans, se passionne pour les exploits de Scaramouche, de Belle-Rose, de Gautier-Garguille.
Le Théâtre de Tabarin sur la place Dauphine à Paris au 17e siècle
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¤ Des troupes de comédiens se disputaient âprement la scène de l’Hôtel de Bourgogne, un des deux théâtres permanents de la capitale. Les Comédiens du roi, tentaient d'en prendre le contrôle.
Les comédiens italiens de l'hôtel de Bourgogne. Gravure d'Abraham BOSSE (1634)
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¤ Le second théâtre à la mode était celui du marais. La troupe est installée dans la salle du jeu de paume du Marais. Cette troupe, créée en 1634 par le comédien MONTDORY, a donné la première représentation du Cid de CORNEILLE en 1637.
MONTDORY en 1636 dans La Mariane.
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¤ 16 avril 1641, LOUIS XIII promulgue un édit royal stipulant que le travail du comédien « ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudice à leur réputation dans le commerce public ».
Cet édit ne met pas fin pour autant à l'excommunication que l'église maintiendra encore longtemps.
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1643- 1658 L'aventure théâtrale en province
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¤ MOLIÈRE rencontre Madeleine BÉJART vers 1640 et fonde avec elle l'illustre théâtre en 1643. Femme brillante et gestionnaire avisée elle avait l'exclusivité des premiers rôles jusqu'au mariage de MOLIÈRE avec Armande, fille de la dite Madelaine qu'elle aura du comte de Modène.
Anonyme 1879
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¤ Le rêve des troupes itinérantes était de se produire à Paris. Elles trouvaient parfois refuge dans des salles rectangulaires où l’on pratiquait couramment le jeux de paume assez facilement aménageables en théâtre, La troupe jette son dévolu sur la salle du jeu de paume des Métayers en bas de la rue Mazarine. Elle fut aménagée sur le modèle du théâtre du Marais. Molière a 20 ans. |
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¤ Criblé de dettes la troupe doit renoncer à Paris et devient itinérante soumise à l'opprobre que jetaient les édiles et l'église sur les comédiens. En 1646 MOLIÈRE et ses amis rejoignent la troupe de Charles DUFRESNE richement entretenue par le duc d'Épernon. Il en prendra progressivement la direction et commence à créer sa réputation chez les puissants du royaume.
Charles DUFRESNE, gravure à l'eau-forte « d'après un profil à l'aquarelle », par Frédéric Désiré HILLEMACHER.
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¤ Frontispice de “L'étourdi“ ou “les conteretemps“ première pièce comique, vers 1653, de MOLIÈRE qui jusque là se voulait acteur et auteur dramatique.
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¤ Dès 1650 Molière devient Comédien des Etats Généraux et de son Altesse Royale le Prince de CONTI, troisième personnage du royaume. |
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¤ C'est la fin de la précarité pour nos comédiens , les cachets sont somptueux comme l'indique cette quittance de 4000 livres signée de la main de MOLIÈRE pour les États Généraux. |
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¤ L'hostellerie du bât d'argent accueillait la troupe de molière lors de ses représentations à Pèzenas. |

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¤ C'est à l'abri dans l'échoppe du barbier que MOLIÈRE observait les allées et venues sur la place du marché au Bled de Pèzenas. Sans doute trouvait-il dans ce lieu animé quelques détails lui permettant de nourrir les personnages de ses pièces.
¤ Personne ne s’asseyait sur ce fauteuil, sauf Molière !
« Pas là, c’est la place de Monsieur Molière », disait le barbier GÉLY.
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¤ La notoriété de la troupe et ses références en haut lieu la font agréer par Philippe d'Orléans, dit « Monsieur », frère unique du roi, qui leur accorde sa protection. Retour à Paris en 1658 et premières représentations. À la suite de cet « examen réussi », la salle de théâtre du Petit-Bourbon, vaste et bien équipée, est mise à leur disposition. Ils l'occuperont pendant deux ans, avant de rejoindre le palais royal où seront créées les plus célèbres comédies de MOLIÈRE.
Le théâtre était abrité dans l'aile est, à droite de l'entrée.
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1659-1673 Le comédien du Roi
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¤ Le 23 janvier 1662, MOLIÈRE, épouse Armande BÉJART. Sur le contrat de mariage, celle-ci est donnée pour la fille de Joseph BÉJART et de Marie HERVÉ. Ce qui en fait la sœur cadette de Madeleine, l’ancienne compagne de MOLIÈRE. Aujourd’hui, les archives ont livré leur secret. Armande est bel et bien la fille de Madeleine, mais absolument pas celle de MOLIÈRE. Le véritable père est bien connu et a été de longues années durant l’amant officiel de Madeleine. Il s’agit d’Esprit de RAYMOND, comte de Modène.
Portrait présumé d'Armande par Nicola MIGNARD ± 1660
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¤ Le 26 décembre 1662, la troupe crée L'École des femmes, quatrième grande comédie de Molière, dans laquelle il bouscule les idées reçues sur le mariage et la condition des femmes. Le succès, éclatant, consacre Molière comme grand auteur.
MOLIÈRE dans le rôle d'Arnolphe
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¤ Les frères Pierre et Thomas Corneille pointent dans la pièce ce qu'ils feignent de considérer comme des indices d’immoralité et d’impiété, Malgré tout Pierre CORNEILLE et MOLIÈRE ont collaboré sur des projets théâtraux, certains allant jusqu'à suggérer que CORNEILLE pouvait être le “nègre“ de MOLIÈRE; ce qui n'a jamais été clairement prouvé.
Jean-Léon GÉRÔME (1824-1904) représente la collaboration entre Molière et Corneille pour la pièce Psyché.
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¤ Sganarelle est un nom récurrent de personnage dans l'œuvre de MOLIÈRE, dont l'origine viendrait du verbe italien sgannare, qui signifie « dessiller », « amener à voir ce qu'on ignore ou ce qu'on veut ignorer ».
Le vray portrait de Sganarelle
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¤ Nicolas André MONSIAU
MOLIÈRE lisant sa comédie du Tartuffe chez Ninon de LENCLOS.1808
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¤ Portrait de MOLIÈRE par Pierre MIGNARD.1658 |
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¤ Représentation d'un dîner chez MOLIÈRE à Auteuil vers 1750 |
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¤ Madeleine BÉJART-Cléopâtre et MOLIÈRE-César dans La Mort de Pompée de Pierre CORNEILLE, modèles pour Mars et Vénus de Nicolas MIGNARD, 1658. |



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¤ La proximité affichée de LOUIS XIV avec son auteur comédien préféré a inspiré les peintres du siècle suivant. Cependant bien qu'il fut parrain du fils de MOLIÈRE le roi ne l'a vraisemblablement jamais reçu à sa table devant la cour. Prisonnier de sa propre étiquette il eut dérogé à ses règles car son ami assurait au palais la fonction de «valet tapissier de la Chambre du roi».
de haut en bas sur le même thème : Louis XIV recevant MOLIÈRE: Jean Léon GERÔME. 1868. Jean Hegesippe VETTER.1864 . François Jean GARNERAY 1824.
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¤ Le Malade imaginaire, de Molière, représenté dans le jardin du château de Versailles, devant la grotte de Thétis. Troisième journée des « Divertissements de Versailles » donnés par Louis XIV au retour de la conquête de la Franche-Comté en 1674.
Gravure de Jean Lepautre.
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¤ Le fauteuil utilisé pour les représentations du “Malade imaginaire“ et dans lequel Molière interpréta son dernier rôle est pieusement conservé à la Comédie française |